samedi, juin 14, 2014

Le départ de Campagne - Le groupe vit bien


Ils en ont enfin terminé avec les démonstrations face aux grandes nations du football non qualifiées pour la Coupe du monde qui en plus doivent avoir un air de ressemblance avec les équipes que l’Equipe de France va jouer au premier de la compétition. Rappelons les faits, la Norvège c’est la Suisse, le Paraguay c’est l’Equateur et les Jamaïque c’est les remplaçants du Honduras. Des équipes en perte de vitesse sportive et plus à la mode, qui ont joué les sparing partners contre des chèques vacances offerts par la FFF. Il n’y a pas de petit profit, seulement des êtres vénaux.
Apartheid terminé. Oui ce départ fut long et douloureux comme toutes les séparations à l’aube des grandes vacances dans les gares ou sur les aires d’autoroutes. Tristement certains sont restés, Ribéry et Grenier, d’autres ont pris leur place et pour le moment, personne ne s’en plaint encore, le 8-0 étant là pour montrer à la face du monde qu’il n’y a personne d’irremplaçable. Et surtout qu’on s’amuse très bien sans Francky, les gars peuvent enfin s’hydrater sans craindre l’arrêt cardiaque, forcément dans une préparation, cela compte beaucoup pour la confiance dans son partenaire. Et c’est peut-être cela qu’il manquait à cette équipe, pouvoir boire de l’eau.
Forcément ils sont contents et cela se voit, pour preuve le nombre de selfies qui vont alimenter leurs différents comptes pendant un mois. Poussés par les sponsors, l’équipe ressemble à une colonie partie en voyage à la Bourboule. Mais il y a plus, il y a mieux dans ce début d’aventure. Il y a ce résultat, ce 8-0, un score que la France n’avait pas réalisé en match amical depuis une réception du Luxembourg en 1913. Il y a cette joie et cette application à bien faire, à être de bons élèves comme ils le sont tous en club. Pas un sourire sur les actions ratées, jamais ils nous ont abusé à faire tourner trop longtemps la balle dans leur camp attendant patiemment le dernier appel pour l’embarquement. Le geste le plus emblématique de cet état d’esprit est celui qui a été le plus moqué dans les médias et sur les réseaux dans l’après-match : la chute de Valbuena sur le but de Griezmann :
Les images ne le montrent pas, mais petit vélo n’était pas du tout content de l’action, du but, il a tapé du poing sur la pelouse, certes, aussi pour des raisons égoïstes du genre « putain je voulais mettre mon but aussi ». On ne reprochera pas à Valbuena la peur du ridicule, lui qui jalonne ses saisons d’acrobaties du même type. On pourrait lui reprocher de ne pas se satisfaire pour l’équipe du but marqué. Mais beaucoup aurait eu comme premier réflexe de rire d’eux-mêmes, de se relever et faire comme si de rien n’était. Lui, non. Il a tapé du poing sur la pelouse et était juste mécontent d’avoir raté cette occasion à 6-0.
C’est une réaction pleine d’orgueil, d’envie et d’ambition. Qui peut aujourd’hui reprocher cela à un joueur sous le maillot bleu ? Il serait facile de se gausser, nombre d’entre nous l’ont fait. Mais voilà, c’est par définition une réaction facile, épidermique, superficielle. C’est ne pas comprendre l’enjeu de ces matchs et l’envie de ces joueurs, certains, j’ose croire la majorité, de vouloir bien faire.
Deux exemples sont marquants, les plus anciens, les leaders, Evra et Benzema, sont présents et assument un rôle enfin à leur taille. Evra qui fait des passes décisives, qui tape dans les mains de ses coéquipiers, y compris les jeunes, y compris les souffre-douleurs, c’est une belle rédemption. C’est sans doute le vrai capitaine sur le terrain, dans le vestiaire, il n’a plus le brassard mais personne ne lui conteste plus cette aura. Benzema qui retrouve sa place, qui marque, fait marquer, rit et exulte pour ses coéquipiers, sa traversée du désert est tellement loin aujourd’hui alors qu’elle faisait la Une avant, pendant et après les matchs. Les détracteurs sont nombreux, nous le sommes tous, au moins ayons l’humilité de reconnaître les changements d’attitude de ces joueurs et que les avis et réprimandes d’il y a quelques mois ne sont plus d’actualité. La meilleure réponse reste le terrain et nous n’y sommes pas.
Les matchs vont venir assez vite pour confirmer ou infirmer les espoirs grandissants que nous, observateurs voire supporters, avons mis en eux depuis longtemps, avec des hauts et des bas. Mais la dynamique est là, faible symbole par rapport à l’importance sans appel des résultats en compétition. Il faut savoir s’en contenter, cela n’a pas toujours été le cas. Comme la jeunesse du groupe, finalement depuis la construction du groupe Jacquet, les joueurs savent qu’ils ont la possibilité de s’affirmer sans craindre le retour des héros un jour victorieux car sauf le sélectionneur et Landreau, ils ont tous à gagner quelque chose en sélection. Le groupe vit bien, il a faim.

@TheSpoonerWay

A voir aussi ici : http://horsjeu.net/fil-info/groupe-vit-bien-depart-campagne/

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