mardi, novembre 04, 2014

Au courrier du coeur - L'entretien du nez #1

L’interview de Nicolas N’Koulou « On a notre petit mot à dire » – cf  L’Equipe du 20/10/14, page 2, « .
C’est l’entretien du nez, on reprend les questions, on change les réponses à la sauce cyranesque.
Les questions de sont vraies, les réponses adaptées.

Cantonesque

Avez-vous le sentiment d’être enfin revenu à votre meilleur niveau ? C’est quoi le meilleur niveau ? Tu le définis par rapport à quoi ? Tu as des critères pour te permettre de juger une excellence, moi je ne connais pas. Alors bon « mon » meilleur niveau, c’est quoi en plus ? Est-ce que tu me fixes une limite terrestre ou alors c’est un effet de style, un effet de manche, une illusion pour raconter le vent de ton analyse ? Moi je joue, je me fais plaisir, je joue bien, je vous fais plaisir, l’équipe gagne, et quoi alors, pour vous je reviens à mon meilleur niveau. N’importe quoi.

Comment avez-vous vécu la saison passée, où votre rendement n’était pas le même qu’aujourd’hui ? Tu t’écoutes ? Je joue au football avec sensibilité, avec l’épiderme, je ressens le sport comme un papillon sur ma peau, c’est léger, éphémère et plein de couleurs, c’est beau, c’est universel. Toi tu viens avec tes questions vulgaires, tu me parles de rendement comme si j’étais à l’usine, tu insultes les ouvriers, les travailleurs, eux triment, eux ont un rendement à effectuer. Moi je joue pour leur plaisir, je n’ai pas de rendement sinon celui de leur bonheur.

C’était aussi un problème physique ? Le physique, oui le physique, c’est le problème, c’est la limite humaine, c’est ce qui détermine le domaine du possible et qui nous empêche de toucher celui de l’impossible. Le physique, c’est une contrainte, comme la gravité sur Terre, c’est qui nous empêche de voler.

Justement, on parle beaucoup de Marcelo Bielsa. Il a changé beaucoup de choses ? Bielsa, comment te dire, Bielsa, il est lui même, fidèle, loyal avec le football comme idéal. Confonds pas hein, pas un idéal de football, mais le football comme idéal, et ça le monde, il n’est plus habitué. Il est blasé le monde. Le monde depuis quelques mois, c’est comme s’il devait retrouver son enfance perdue, Bielsa, c’est un peu le jardin d’Eden du football, le paradis perdu qu’on retrouve. C’est un miracle, il faut en avoir conscience. Si on ne parlait pas rendement Bielsa, il serait président du monde depuis 10 ans.

Vous avez le sentiment de progresser ? Moi oui bien sur et le football aussi.

Votre entraîneur est assez exigeant, physiquement, et il ne fait pas beaucoup tourner l’équipe. Vous pensez pouvoir tenir ? L’important c’est de tenir 90 min de plus que les autres.

Si l’on vous demande, vous allez évidemment dire que vous ne regardez pas le classement… Non, le classement, on le regarde à la fin de la saison. Avant on joue.

Aujourd’hui, en L1, le PSG est à sept points de l’OM. C’est si peu et en maintenant grandiose.

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Lizarazustique

Avez-vous le sentiment d’être enfin revenu à votre meilleur niveau ? Je pense même l’avoir dépassé depuis quelques matchs maintenant. Je suis bien revenu grâce au staff très compétent et à la pointe du Bayern et à la rigueur accordée à la rééducation par le travail, la souffrance et parfois la mort. Mais je suis plus fort.

Comment avez-vous vécu la saison passée, où votre rendement n’était pas le même qu’aujourd’hui ? Non mon rendement était le même et l’équipe de München, enfin de Munich était toujours aussi forte, mais disons que la saison dernière et seulement la saison dernière une équipe a été plu forte que nous.

C’était aussi un problème physique ? Oui sans doute, sans vouloir mettre en cause les méthodes des adversaires, il est notable que le Bayern, qui domine traditionnellement et outrageusement le football allemand depuis tant d’années se fasse dépasser une seule année par une équipe alors que l’ossature du groupe reste le meilleur d’Europe.

Justement, on parle beaucoup de Marcelo Bielsa. Il a changé beaucoup de choses ? Oui tout comme les joueurs cadres dont je suis lui ont apporté la culture du club.

Vous avez le sentiment de progresser ? C’est un collectif qui progresse, une moyenne des individus entraînés par des locomotives qui connaissent le club, sa philosophie et qui ont construit une partie du palmarès prestigieux.

Votre entraîneur est assez exigeant, physiquement, et il ne fait pas beaucoup tourner l’équipe. Vous pensez pouvoir tenir ? Oui.

Si l’on vous demande, vous allez évidemment dire que vous ne regardez pas le classement… Non, nous sommes devant, nous sommes le Bayern.

Aujourd’hui, en L1, le PSG est à sept points de l’OM. Pourquoi me parler du championnat français ?

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Gascoignien

Avez-vous le sentiment d’être enfin revenu à votre meilleur niveau ? Hier soir, j’ai à peine fini ma 14e pinte avant 22h, ça va je progresse, mais disons que d’avoir arrêté de boire à cause du foot, j’ai pris du retard dans la préparation de la saison.

Comment avez-vous vécu la saison passée, où votre rendement n’était pas le même qu’aujourd’hui ? Bah la vie est une histoire de choix. Avec un peu de distance, je regrette d’avoir repris le football, surtout à un niveau amateur. Il vaut mieux régner en enfer que d’être esclave au paradis. Cette année, je reviens en force, j’ai abandonné tous les obstacles, famille, enfant, amis et boulot. Je me consacre uniquement à la boisson.

C’était aussi un problème physique ? Oui l’estomac n’était plus aussi dilaté.

Justement, on parle beaucoup de Marcelo Bielsa. Il a changé beaucoup de choses ? Il a montré qu’il ne fallait jamais perdre de poids et rester performant, quitte à se foutre du café par le cul, comme hier sur sa glacière. Toutes les techniques sont bonnes pour réintégrer le top niveau.

Vous avez le sentiment de progresser ? Oui complètement, chaque soir, je progresse, c’est beaucoup d’investissement personnel, même si je ne me souviens plus des fins de soirée, je regarde le lendemain le ticket de caisse pour connaître mon score.

Votre entraîneur est assez exigeant, physiquement, et il ne fait pas beaucoup tourner l’équipe. Vous pensez pouvoir tenir ? Du moment que la bière est tiède, je digère bien. Avec des cacahuètes bien grillées, ça fonctionne bien pour la soirée. C’est le mouvement universel à portée de main comme a dit Van Damme.

Si l’on vous demande, vous allez évidemment dire que vous ne regardez pas le classement… Si je regarde, parce que le prix des bières est différent et comme je ne gagne plus rien depuis pas mal de temps, je dois être proche de mes sous. 

Aujourd’hui, en L1, le PSG est à sept points de l’OM. Voilà, le PSG est plutôt amer et difficile à avaler, l’OM c’est plus doux.



@TheSpoonerWay

A retrouver ici : http://horsjeu.net/fil-info/au-courrier-lecteurs-the-spooner-imagine/

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