vendredi, juin 15, 2012

Le changement, c'est maintenant !

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Il serait présomptueux de dire que de tout temps le remplacement d’un joueur était du coaching. Anticipant sur les futurs commentaires de votre voisin de bar qu’il n’y a qu’une bonne minute pour remplacer un joueur, c’est à dire ni celle d’avant, ni celle d’après, donnons aux futures analyses éclairées quelques expériences françaises.


Le changement qui n’existe pas – France-Brésil 1958
Il fut un temps aujourd’hui révolu où le remplacement n’existait pas. La France dispute sa première demi-finale de coupe du Monde en Suède contre un Brésil mené par un jeune et ambitieux joueur, bien que totalement inconnu, Pelé. Alors que le score est de 1-1, Robert Jonquet, capitaine, se blesse. Vraiment. Double fracture tibia-péroné. Il n’y a pas d’image mais pour les plus jeunes, c’est qui est arrivé à Cissé contre la Chine en 2006 ou Ben Arfa l’an dernier. Le remplacement n’existe pas, donc la France va jouer à 10 ? Non. Après une infiltration Jonquet tient sa place jusqu’à la fin. Résultat, la France perd 5-2. Il fallait le sortir.


Le changement sur blessure – France-Italie 2006
Sortie des poules grâce à un Patrice Vieira énorme contre le Togo, notamment. Il est la vraie pierre angulaire du système de la France, celui qui rassure, qui recule, qui avance, sans doute l’un des meilleurs joueurs du tournoi façon homme de l’ombre. La finale est donc pour lui. Beaucoup plus que le pénalty raté de Trézeguet ou le coup de boule de Zidane, c’est LE tournant de la finale. A la 57è minute, il se claque et doit sortir et est remplacé par Alou Diarra. La France perd aux tirs au but. Il fallait le bander.


Le changement inutile – France-Chypre 2005
En danger lors des qualifications pour la coupe du Monde 2006, la France doit faire un score large pour se qualifier directement pour l’épreuve d’été en Allemagne. Dieu revenu en mission quelques mois auparavant pour nous sauver de l’enfer, les bleus tiennent le match avec un score de 4-0 à la 90è minute. Raymond Domenech décide alors de sortir de son chapeau un de ses faits d’arme que la postérité appellera chibondien. Franck Jurietti va faire son entrée, il fait son entrée. Pour 5 secondes. Record absolu. La France perd une occasion de sélectionner Benoît Cheyrou.


Le changement kamikaze – France-Bulgarie 1993
Classique du genre. Le résultat est connu, pas de suspense, la Bulgarie gagne à la fin. Mais que n’avons-nous pas entendu sur le sabordage de Ginola à la 45è !! Ginola qui avait réclamé de manière subtile sa place de titulaire en préparation sera remplaçant mais finira par rentrer à la 68è minute à la place de Papin. Coaching kamikaze. La France perd l’opportunité de se ridiculiser aux Etats-Unis.


Le changement bouc-émissaire - France-Danemark 2002
Dernier match de poule pour une équipe de France en vacances qui n’a pas pu se faire au décalage horaire. Perdu pour perdu on reconnaîtra au sélectionneur d’alors, Roger Lemerre, d’avoir permis à certains joueurs d’illustrer pleinement le naufrage. Dugarry, décrié comme toujours, se retrouve dans le rôle du « si on perd c’est ta faute » par une sortie prématurée à la 54è minute alors que le score était de 1-0 pour les Danois. Champion du monde, champion d’Europe et vainqueur de la coupe des confédérations, Dugarry a toujours eu la tête du coupable idéal et le sélectionneur le met à mort ce jour-là. Ce fut sa dernière apparition en bleu. La France perd sa dignité.


Le changement qui tue – France-Italie 2000
La France perd la finale de l’Euro 2000 1-0 depuis la 56è. Quand un remplacement est mauvais, on appelle cela un mauvais remplacement, quand il est bon, on appelle cela du coaching. Et en fin de cette soirée à Rotterdam, les choix de Roger Lemerre confinent au génie puisque les trois entrées, Wiltord, Trézéguet et Pirès vont être les héros de la soirée. A la 90è+3, Barthez dégage, Trézéguet dévie de la tête pour Wiltord qui égalise. A la 103è, Pirès déborde, centre en retrait pour Trézéguet qui frappe sous la barre, la France est championne d’Europe, c’était il y a 12 ans.  L’âge de Benzema à l’époque. La France condamne le but en or.


Le changement que tout le monde attend – France 1988 - 1992 - 1994 – 2002 – 2004 - 2010
Uniquement le sélectionneur. Quand la France perd.




Sur Twitter : @TheSpoonerWay


1 commentaires:

À 20 juin 2012, 14:45:00 , Anonymous Marguerite a dit...

Belle démonstration ! J'enrage quand je pense à tous les matchs que j'ai regardés sans bénéficier de ton analyse...

 

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