vendredi, novembre 30, 2012

Gérard Ejnès - Commentaire composé

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France Football – 30/11/12
Edito de Gérard Ejnès


GE : « A ce moment de l’histoire, on est en droit de penser qu’il était vraiment inutile de déranger les journalistes de 170 pays qui ont tous une édition à boucler, les sélectionneurs qui ont tous une tactique à imaginer et les capitaines qui ont tous un brassard à repasser, pour parvenir à un résultat tellement convenu. »

TS : Mon cher Gérard, c’est avec finesse qui tu sous-entends que seuls les journalistes avaient quelque chose de sérieux à faire ces dernières semaines. Les sélections étant terminées, les sélectionneurs n’avaient rien à faire, donc les capitaines, plus de brassard à repasser. Ils t’en seront reconnaissants. Les gens ne font donc que ce qu’ils sont payés à faire. Bravo bel esprit Gérard.


GE : « Franchement, avec son esprit simple, un enfant de huit ans nous aurait fourni le même trio sans que nous soyons obligés de multiplier les relances. »

TS : Gérard, rusé comme un renard des surfaces, dit clairement que la majeure partie des votants est composée de sombres abrutis qui se contentent de Téléfoot ou de lire France Football pour avoir un avis si enfantin. Pour quelqu’un de cultivé comme toi, qui en plus cite Mozart plus loin dans ce même édito, c’est réducteur et antinomique de réduire l’avis d’un enfant de huit ans à un choix de benêt.


GE : « En d’autres temps, Drogba aurait fait des miracles sur son mois de mai magique et Casillas forcé la porte avec son palmarès unique, un critère historiquement essentiel. »

TS : Et voilà l’attaque à peine mouchetée. Gérard regrette le temps où FF était le beau et fier propriétaire de ce Ballon d’or. Quand seuls les journalistes des pays européens votaient, un temps pas si ancien mais à jamais révolu. Mieux ou pire, franchement, le mode de scrutin ne dérange que peu de monde, c’est le principe même qui est discutable.


GE : « Le lutin argentintin (pour les autres) »

TS : Sincèrement, je n’ai pas saisi le jeu de mots.


GE : « La télé existe largement depuis aussi longtemps que le Ballon d’or, mais elle est devenue tentaculaire, multipliant ses chaînes spécialisées à foison et étendant ses ramifications sur Internet, le i ceci ou les i cela qui nous repassent en boucle les tours de passe-passe des artistes de la balle ronde. »

TS : Je passe rapidement sur les « i ceci cela », à part itélé, je ne vois pas de quoi on parle. En fait ce qu’il faut comprendre c’est comme avant il n’y avait pas autant de vidéo et d’informations disponibles sur le foot, les journalistes pouvaient faire ce qu’ils voulaient et élire ce qui leur semblait le plus juste. Aujourd’hui c’est plus compliqué. Au final, on peut légitimement dire que les vieux journalistes sportifs ont contribué à faire connaître, à intéresser le plus de gens possibles à travers radio et journal. Maintenant ces gens veulent des images. Les journalistes ne sont pas contents, pourtant tout le monde voit, que dans cette dénonciation de Gérard, que si tant de personnes veulent des informations sur le foot, c’est parce que les vieux journalistes sportifs ont scié leur propre branche. Logique.


GE : « Avec Messi ou Ronaldo, il faut reconnaître que 2012 nous a gâtés. Ce sont des records de buts à la Beamon, un sauteur en longueur qui bondit un jour dans un autre siècle, qu’ils nous ont offerts et qui tiendront cinquante ans. Ou un an. »

TS : Merci de préciser à nous sombres abrutis de supporteurs de football qui était Bob Beamon. Pour ceux qui veulent en savoir plus, un superbe article se trouve ici http://thespoonerwayoflife.blogspot.fr/2008/10/knocking-on-heaven-door.html
Bon en fait Gérard nous avoue ici qu’il ne sait de quoi demain sera fait, qu’un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, que bien mal acquis ne profite jamais et que tant va la cruche à l’eau, à la fin elle se brise. Merci.


GE : « Evidemment, entrer en finale avec une minable Coupe du Roi pour l’un et un simple titre de champion d’Espagne pour l’autre, ça fait un peu chiche. »

TS : Le révionnisme n’ayant aucune limite, je demanderai à ce qu’on m’apporte le palmarès de Stanley Matthews, Lev Yachine, Jean-Pierre Papin, Pavel Nedved, ou même Ronaldinho, l’année de leur sacre individuel. Autre chose, lequel des ces anciens sacrés a connu des concurrences individuelle, Messi vs Ronaldo, et collective, Real vs Barça, aussi intenses ?


GE : « Le formidable Iniesta peu au moins revendiquer un titre international en forme d’Euro, en plus de sa Coupe du Roi de peu de poids. Ce qui lui dessine un profil type de vainqueur plus encore que d’outsider idéal. En attendant, Michel Platini, qui n’aime rien tant que les contre-pieds, s’est arrangé pour le faire sacrer par son UEFA, comme s’il voulait indiquer le chemin. »

TS : Evidemment et pour le moment, Gérard est le premier à tomber dans le panneau en alimentant ce qui serait un scandale si Iniesta n’était pas Ballon d’or. Gérard aurait pu critiquer la superposition inutile de récompenses et la course institutionnelle inepte, mais non.


GE : « Rien n’est impossible à cet Andrès-là, qui serait pourtant tellement plus fort s’il ne traînait comme un boulet son Xavi ma vie, lequel accompagnait les deux intouchables en 2012. »

TS : En dehors de la référence putassière à TF1 pour un grand homme comme Xavi, la rhétorique est tout aussi bas du front : alors si Iniesta n’avait pas Xavi, il serait plus fort. Ok. MAIS s’il n’avait pas non plus Messi, il serait 40 fois plus fort ? C’est bien cela la logique ? Inutile d’épiloguer.


GE : « Didier Braun avait raison, qui écrivit un jour dans l’Equipe que c’est pour Xaviniesta qu’il faudrait voter, tellement ils sont une synthèse quasi-parfaite. Mais laissons les rêves de côté et avec eux les incantations divinatoires. »

TS : Mais pourquoi putain laisser tomber ce genre de rêves, le foot est quand même là pour cela. Comme dans d’autres domaines et récompenses, des prix Nobel aux Palmes cannoises, les doublés arrivent. Justement Gérard, c’est dans ce sens qu’il faut tendre, c’est le football qu’on récompense.


GE : « Mesnaldo ou Ronalssi n’existent pas , eux non plus. Quant à Ronalssiniseta… Ici, point de Sainte Trinité. Les génies sont uniques. Dans tous les domaines de la société ils s’additionnent. Sauf en football, où Bach, Mozart et Beethoven se combattent. Drôle de monde. »

TS : Difficile tout de même de ne pas penser « quel vieil aigri » ; et nous aurions raison car le vieux est amnésique. Qu’on trouve un domaine où les génies se sont sublimés sans concurrence justement. Ni Messi, ni Ronaldo n’aurait sans doute atteint ce niveau sans leur concurrence, sans les classicos, sans leurs courses aux performances et aux records. Et comme dans tous les domaines de la société, c’est la société qui gagne de cette émulation. Et le football en premier, car les trois finalistes ont tous battu des records cette saison, avant tout ce sont des compétiteurs et ils veulent gagner. Ils gagnent.

Drôle de monde où les commentateurs n’ont aucune distance par rapport à leur sujet. Triste monde où ces relais, qui n’ont d’importance que le prix du papier, tentent d’entraîner les passionnés dans leurs esprits étroits.


Sur Twitter @TheSpoonerWay

A retrouver sur horsjeu.net : http://horsjeu.net/fil-info/the-spooner-reprend-ledito-de-gerard-ejnes-du-jour/ 

1 commentaires:

À 10 juin 2014, 16:28:00 , Anonymous Anonyme a dit...

Ejnes est un sombre abruti qui ne pense qu'au QSG

 

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