jeudi, avril 12, 2018

Francis Van Nobel 2017 - Vie et mort du Comité de vigilance médiatique

Le comité est mort. Le comité est mort de son vivant, le comité est mort d’avoir trop vécu, mais surtout, le comité est mort d’avoir trop bien vécu. Quelle vie ! Quelle vie !!!

Le comité n’est plus. mais maintenant vous êtes là.

Quel destin ! Quel destin inique d’avoir à suivre autant de décérébrés. Quand on pense que certains cercles bien pensants s’accordent encore à dire que les footballeurs et les supporteurs sont des cons. Alors qu’il suffisait de mieux pointer le curseur et de s’apercevoir que la plaie béante, suintante, en constante infection qui gangrène les esprits en jouant les Jeanne d’Arc en mauvais papier, cette putréfaction avancée vient de cette corporation népotique, fruit de relations consanguines entretenues sur plusieurs générations pour donner comme unique résultat positif, le développement d’un virus bien identifié dans les contrées isolées de nos montagnes : le crétinisme alpin. Non le comité de vigilance médiatique n’est pas de salut public, il est juste l’arme hara kiresque de la presse sportive. Puisqu’il s’agit d’elle mes amis, nommons-la. Pendant 9 ans, 9 ans, 9 longues années, chaque jour, de jeunes femmes et hommes ont bravé le confort pré-apocalytique de nos sociétés qui n’ont de moderne que le numéro d’année qui grandit automatiquement tous les 12 mois. Ils ont défié la folie en s’y plongeant corps et biens… et mal aussi. Ils ont vogué sur le styx de la fange de ce qui se fait de pire. Certains se sont noyés, d’autres ont fui, peu sont vivants et il est rassurant de dire que ceux qui sont restés n’en sont pas sortis indemnes. Marqués à vie, ils le sont. Redevables, nous le sommes tous. Lecteurs de partout, journalistes de tous les dessous, détracteurs et jaloux, envieux et ripoux, objets de tous les courroux,

du Titanic dressé sur sa proue, le comité nous a dissous en digérant pour nous les égouts et la boue. Pourquoi des rimes en ou ? Parce que c’est le mot de toutes les questions qui nous taraudent maintenant ? Où trouver dans l’avenir l’équivalent du Comité ? Où sera la source purificatrice de cette diarrhée purulente qui nous submerge ici, là et ailleurs ? Où est donc la justice divine qui fait triompher le nombre grandissant de crétins au rythme toujours effréné d’émission qui n’ont qu’une chose à dire : ne zappez pas ? Le comité n’est plus mais maintenant vous êtes là.


Le comité n’est plus et c’est la plus belle des victoires. L’épée du comité est restée longtemps dans le corps de sa victime, il est important d’achever les souffrances, de retirer la lame et de laisser jaillir ce flot ininterrompu, chaud et collant, visqueux, désagréable, inconfortable. Le comité vous a nourri mais encore plus par la répétition quotidienne de cette récolte inespérée, le comité a permis d’aiguiser un regard pavlovien sur la sémantique du football. OYEZ OYEZ !! Gardez tous une seule vérité en tête à partir de ce soir, vous n’avez sans doute plus besoin du comité.

Le comité ne vous a pas offert du poisson, il vous a offert un bateau de pêche pour les grands fonds. Le comité a souligné tant d’inepties que vous saurez évidemment les reconnaître. Le comité a pointé tant de discours faciles que vous saurez évidemment les reconnaître. Le comité a cité tant d’auteurs nécrosés de leur suffisance à s’écouter aligner les platitudes que vous saurez évidemment les reconnaître. Le comité s’est fait tant d’ennemis de l’honnêteté intellectuelle qu’à chaque retournement de veste ukrainienne, évidemment, vous saurez les reconnaître. Le comité a tant de fois défailli devant les gigotements vains de ces pauvres hères en mal de reconnaissance que vous saurez évidemment les reconnaître. Gonflés de ces années, vous êtes tous le comité autant que le comité a été vos yeux pendant ces années. Le comité n’est plus mais maintenant vous êtes là.

Ils sont nombreux, les délateurs, à avoir été de l’aventure de HorsJeu bien sûr, ils ont tous été à un moment ou un autre cité dans le comité. Même une fois, mêmes sans écrire, même sans se faire connaître, même même même sans avoir été cité parfois. L’histoire est belle, elle est celle des internets 2.0, elle est celle débutée comme moi sur feu le forum du site d’avant. Ce forum où un seul homme faisait sa loi, chassait l’imposteur, reniait le sérieux, dénigrait l’arriviste. A sa matraque, chacun se soumettait, chacun dessous Moké. Le comité le rejoint sans jamais l’avoir vraiment quitté. Il y avait les gros membres, il y avait Moké, il y a eu tous les suivants. Le comité, ce n’était pas seulement le bonheur malsain et sadique de dénoncer la connerie sortie de son contexte, c’était également un jeu sans aigreur, se donner la distance pour voir ce qui ne faisait pas intelligence, ce qui sonnait faux dans cette marée quotidienne d’articles, d’alertes, de notifications et de brèves évidemment de comptoir. Et c’est enfoncer une porte ouverte que de dire que c’est sur ce déferlement d’informations que certains médias jouent pour ne laisser le temps à personne d’analyser, jusqu’à oublier eux-mêmes de le faire, jusqu’à oublier l’existence de l’analyse. Le jeu est justement de dénicher ce qui sorti de son contexte, peut être différemment interprétable selon la lecture, le lecteur, le moment. Le comité n’a jamais été ce que ses victimes, forcément consentantes, faut pas abuser, à débiter autant de conneries pendant si longtemps, il faut y mettre de l’intentionnel, ce que ses victimes dénonçaient : un jeu de fléchettes faciles où les auteurs drapés d’un anonymat quand même bien relatif s’amusait à tordre des textes qui, et tout le monde le reconnaîtra, n’avaient rien de littéraire, ni de sportif, ni d’informatif.
Le comité n’est plus mais maintenant vous êtes là.

Le comité n’est plus parce que comme pour tout la connerie va trop vite et que nous avons beau y mettre toute notre bonne volonté, nous ne suivons plus aussi bien que nous le voudrions. Nous recentrons nos activités sur le développement des filières chinoises de moins de 15 ans. Trop de médias, trop de Rastignac loanesque, trop de réseaux sociaux, finalement il n’aura manqué que 2 ou 3 millions de lecteurs pour nous assurer une rente pionnière dans la start up nation. Nous sommes restés à l’époque du brassage de l’air et de la vapeur. Le comité n’est plus mais vous êtes là. Vous êtes libres de continuer non pas la lutte mais ce jeu, juste ce jeu, car il faut en rire. « Je me presse de rire de tout de peur d’avoir à en pleurer » Beaumarchais fait dire à son Figaro Magazine dans le Christophe Barbier de Séville 1982 cette phrase définitive. Rions, riez, continuez de faire vivre cette passion en y apportant le peu de rigueur intellectuelle qu’il nous reste, le peu d’intégrité et de probité, cette intolérance à la facilité qui nous colle souvent au niveau du gazon le plus saint, tout aussi plaisant que cela puisse être parfois.
Le comité n’est plus mais heureusement vous êtes là et c’est aussi à mes camarades de cette folie qu’est HorsJeu que je m’adresse.


@TheSpoonerWay



1 commentaires:

À 20 juin 2018, 23:42:00 , Anonymous Gégé O'lcochon a dit...

Amen

 

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