lundi, septembre 24, 2007

Sympathy For the Red Devil

Oui je vous vois tous impatients, fébriles, attentifs, certains même pariant pour savoir quel est le Red Devil concerné aujourd'hui... Pour les impies totalement imperméables au monde du ballon rond (oui il est une époque où je n'avais pas à le préciser mais vous savez ma pauv' Lucette, il n'y a plus de saison et il paraît que le gros suppositoire jeté par des Carlos en short devient à la mode dans notre beau pays), oui donc les personnes ne savent pas, je précise où se situe l'action de ces lignes, je contextualise l'environnement géographique de mes propos comme pourrait dire le khâgneux que je n'ai jamais été.

Nous sommes à Manchester, grande ville industrielle (donc en crise), dans le Theatre of Dreams d'Old Trafford, où des djeunes post-pubères (maintenant je suis plus vieux que la moyenne d'âge de cette équipe, d'où une condescendance un peu jalouse, mais rien de méchant hein) taquinent du cuir avec des maillots rouges, d'où Red pour ceux qui ont quelques problèmes d'attention, et pour faire plus méchant même qu'on les a surnommés les diables, d'où Devil pour ceux qui ont toujours du mal. Voilà. Alors après cette définition des termes du sujet, posons la problématique: "Dans quelles mesures peut-on dire qu'un grand joueur de Manchester United a l'honneur d'un post ici plutôt qu'un autre grand joueur?"
Elaborons les hypothèses : Qui peut juger de cette panthéonisation et pour quelles raisons? Pourquoi je vous vois déjà douter de l'intérêt de ce post? Pourquoi ne pas aller lire quelque chose de bien écrit et d'intelligent?

Facile, pour répondre à ces questions, je fais un plan en trois parties: I) Oui / II) Non / III) Peut-être. Déjà, et certainement dans votre empressement à finir au plus vite cette torture optique, je livre une information essentielle sur le système dialectique de l'auteur. Il est plus proche du formatage Normalien que du formatage Sc-Po; la preuve par les faits, j'ai tenté le premier et pas le second, au final et fort logiquement, je n'en ai eu aucun, mais cela n'a aucun rapport avec notre sujet, même s'il est évident que si j'avais la formation Sc-Po, j'aurais fait un plan Non-Non pour un article sur le foot. Et bam, tacle sur Descoings, celle-là, il ne l'a pas vu venir et il doit être grave dégouté de cette vanne, ce petit gominé mal rasé.

Entendons-nous, je n'ai rien contre les mal rasés, moi-même je le suis, et encore moins contre les petits, moi-même j'avais un tout petit chien, c'est vous dire.

Mais je m'égare et je vous perds, et je m'en veux de vous distraire de manière si basse par de trop nombreuses digressions, et comme vous le savez, trop de digressions tuent la digression. Revenons à notre développement mancunien. Là maintenant vous êtes installés, et vous devinez comment se structure ce texte, et qui sera le sujet. Non, bon. Vais-je parler d'un alcoolique, ou d'un grand blond qui perdait ses cheveux à 25 ans, ou d'un barbu au col relevé fou mégalo? Oui le programme est réjouissant... Eh bien je vais parler des trois, je vous propose la synthèse de George Best, de Bobby Charlton et de Eric Cantona. Si elle existe, si j'existe.

Je vous sens sceptique, doutant de ma capacité à réunir les trois personnages en un. Et pourtant. Etre une synthèse de plusieurs personnes, ce n'est pas être les trois, mais en concentrer les principaux caractères. En toute humilité, je dois bien reconnaître qu'ils ont réussi dans des domaines où j'ai échoué, à commencer par leur métier, mais bon vous savez, une enfance difficile, des mauvais choix, une grave maladie à 11 ans, abandonné par mes parents, élevé par des loups, tout ça...

Le premier, George Best, est mort de l'alcool l'an dernier, rien de drôle. Le deuxième Bobby Charlton, était chauve à 22 ans, et croyez-moi ce n'était pas forcément voulu. Le troisième, Eric Cantona, l'autopsie le montrera, est génétiquement fou. Il est facile de savoir duquel je me rapproche le plus, explications: je tiens trop à mes cheveux pour devenir Charlton, oui quand on grandit et qu'on atteint un certain âge, on fait même attention à la manière de se sécher les cheveux avec la serviette pour éviter de trop les casser, moi bien sur je ne le fais pas mais je connais quelqu'un qui fait ça. Je n'aurai jamais assez d'argent pour mourir d'une cuite, sauf si je m'attaque à la villageoise, mais si c'est pour mourir en se dégoutant du vin, mieux vaut rester en vie. Alors le plus pratique et le moins disgracieux est encore de devenir fou. Attention, je ne parle pas de cette folie schizo-pathologico-megalo-paranoïaque, non, ça c'est de la folie au rabais et ça fait mal, si c'est pour que pour que les contes de la folie ne soient qu'ordinaires, autant rester une personne normale.

Non, là, on est ailleurs, plus haut, plus loin, plus fort, on est dans une folie qui fait chanter la Marseillaise à 50 000 Anglais d'une grande ville, on est dans une folie qui attire un pays derrière elle, qui divise un continent, et qui provoque des disputes violentes 10 ans après. Certes c'est une folie totalement partialle, je la revendique, quel que soit son parti. Mais point de lyrisme ici, du moins pas tout de suite, ce serait trop simple et surtout sans fin. Restons sur la folie, peut-on parler de folie au sens noble? non pas d'un point de vue clinique. Mais peut-on parler de cette folie qui révèle, qui transcende, d'une folie qui n'a pour elle que de nous faire sortir de la notion de normalité, de fadeur, mais qui par sa nature, son essence casse un principe d'acquis et de banalité. Bah oui.

Mais sait-on quels sont les sages et quels sont les fous, dans cette vie ou la raison devrait souvent s’appeler sottise et la folie s’appeler génie ? Maupassant.

Moi, ça me suffit.

Donc prochainement dans un espace temps compris entre une semaine et deux ans, j'analyserai la fameuse citation "Quand les mouettes suivent un chalutier, c'est qu'elles pensent qu'on va leur jeter des sardines".

Et c'est avec une certaine fierté et le sentiment du devoir accompli que je vous annonce avoir totalement répondu au plan fixé et montré de la plus brillante des manières qu'une problématique bien posée permet un développement cohérent et une conclusion qui ouvre un autre sujet. Pour achever cette chronique chancelante, ce n'est pas en un mot commençant que j'introduirai ma prochaine intervention mais en deux:

Ooh Aah...




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