mercredi, juin 20, 2012

A Kiev la faute

Remarques en vrac :

- Profitez-en, c’est la dernière fois qu’on voit des Suédoises en tribune

- Hommage à Thierry Roland, Nasri se dit qu’il y est allé trop fort avec le « ferme ta gueule »

- Il faut lancer un avis de recherche pour le petit Mathieu Valbuena, disparu depuis une dizaine de jours.

- Le gros plan de début sur Ibrahimovic effraie les petits enfants.

- Ben Arfa à droite.

- Bison futé prévoit un trafic dense du côté de Clichy.

- La suspension de Mexès est exactement ce qu’il fallait pour rassurer la défense française.

- La belle scène de fin de match : les Suédois restent sur la pelouse, les joueurs  se tiennent la main après le match, les joueurs remercient les supporters. Franchement, quand c’est sincère il n’y a pas besoin de banderole.



Le match de Zlatan

0 – Zlatan serre la main du petit Hugo, qui est demandé par sa maman à l’accueil.

6è – Les Français se mettent à deux pour faire chuter Zlatan. A un moment donné, il risque de manquer des joueurs à d’autres postes.

7è – Pied en avant d’Ibra sur Ribéry. Non Zlatan, le jeu n’est pas de lui ajouter des cicatrices.

9è – Débordement de Rosenberg sur la droite, il contourne Lloris tire sur l’extérieur du poteau. Zlatan qui arrivait dans le coin quelques secondes après demande à son raté de coéquipier de la lui passer la prochaine fois. Peu importe quand, comment et même s’il n’est pas arrivé.

12è – Zlatan se couche sur Clichy. Il a trouvé son pied à terre en banlieue.

13è – Comme sur tous les coups de pied arrêtés du match des Français, Zlatan revient dans le centre de sa surface. Comme sur 90% des coups de pied arrêtés du match, c’est Zlatan qui dégage de la tête.

18è – Diarra prend la cheville de Zlatan. Il y a faute, mais Zlatan ne tombe pas. Pas contre les remplaçants.

20è – Il n’y a pas faute mais Zlatan a mal. Les gens pensent qu’il feinte.

28è – cf la 13è

33è – Zlatan trébuchy après un contrôle de la poitrine

36è – Balbir dit : « Zlatan met sportivement la balle en touche »


Mi-temps – Après une mi-temps médiocre, les Suédois décident de mettre fin aux 23 matchs sans défaite de la France. Ils savent que la dignité, c’est un état d’esprit.

53è – What else ?



56è – Ibra déborde sur la gauche temporise et se dit qu’il n’avait pas encore fait de passe en louche pendant ce match. Passe en louche. Wilhemsson à la réception, c’est raté. Syndrome du maillot nantais.

57è – Talon de Mellberg devant les 6 mètres de Lloris qui sauve. Zlatan a regardé en expert et était pour intervenir au cas où.

74è – Centre de Wilhemsson de la gauche, une balle fuyante au 2è poteau, Zlatan qui arrive. Il pourrait faire une 2è reprise de volée en lucarne, mais ce serait banaliser la 1ère. Il a le sens de la valeur, il a le sens de la rareté. Un peu comme la présence de Nasri.

77è – Toivonen n’a pas fait grand chose, mais il sort en goss’bo, genre au train de sénateur.

80è – Zlatan fait tomber deux Français en voulant jouer. Les témoignages n’ont pas pu identifier les victimes.

85è – Les Français veulent jouer avec les meilleurs, ils font donc directement des passes à Zlatan en faisant qu’ils font des mauvaises passes en retrait.

86è – Anecdotique frappe de Zlatan.

90è – Les Suédois débordent sur la droite, Zlatan est dans la surface, un centre au 2è poteau, Zlatan la voit passer au-dessus, pour une volée écrasée, Zlatan la voit passer au-dessus, qui tombe sur la barre de Lloris battu. La balle revient sur Larsson aux 6 métres qui frappent, Zlatan la voit passer à côté. But. Zlatan est l’épicentre du jeu suédois. Nasri est l’épiphénomène. Mexès est la baguépi.


Fin - Zlatan va donner son maillot au kop. Merci pour le spectacle, pour l’état d’esprit. Grand bonhomme.

dimanche, juin 17, 2012

L'impossibilité du nul - Suède-Angleterre


Titres possibles :

Waiting for the Suède

L’impossibilité du nul

Plus d’Ibra, plus de chocolaf

Ibra coupé

Ibra chie in the UK

Ibryan air


Les compos

Suéde :
Isaksson- M. Olsson, J. Olsso, Mellberg, Granqvist,– Kallstrom, Svensson, Elm, Larsson – Ibrahimovic – Elmander

Angleterre :
Hart – Cole, Lescott, Terry, Johnson – Young, Parker, Gerrard, Milner – Wellbeck, Carroll

Arbitre : Damir Skomina
Buts : Carroll 23è, Johnson (csc) 49è, Mellberg 59è, Walcott 64è, Wellbeck 78è


La nalyse

Connaissant le résultat de Ukraine-France avant de débuter, les deux équipes devaient bien se placer avant la dernière et décisive journée. Sur la feuille de match et au vu des prestations lors de leur première rencontre, l’affiche s’annonçait ennuyeuse entre deux équipes qui se cherchent et à qui le faux pas est désormais déconseillé.

C’était le dernier match des Anglais à purger sans leur star Rooney qui nous prépare une sacrée coupe de cheveux pour mardi soir. Carroll en pointe, c’est l’héritage du kick and rush assuré. Et cela n’a pas loupé. Carroll a été un point de fixation essentiel dans les premières attaques anglaises, a fortiori sur le but. Remontant bien la balle, prenant le jeu à leur compte pour la première fois du tournoi, c’est avec un visage beaucoup plus attrayant que les Anglais ont mené la première mi-temps. La seconde a été plus brouillonne des deux côtés mais encore plus engagée de la part des insulaires qui voulaient s’imposer, aussi bien pour rejoindre la France que pour se rassurer sur leur capacité à gagner sans Rooney. Et dans cette configuration, quelques joueurs se sont mis en évidence pour la suite de la compétition et il sera difficile d’éliminer un attaquant tellement la générosité dans l’effort, la ténacité et la solidarité ont été des armes qui ont manqué à leurs adversaires du soir.

Retrouvant leur maillot traditionnel et porté par un stade acquis à leur cause, les Suèdois ont débuté très timidement la rencontre en laissant les Anglais monté par la gauche de leur défense. Malgré un milieu de terrain compact et efficace, les jaunes et bleus n’arrivent pas à construire des beaux mouvements, la fluidité étant souvent cassé par Ibrahimovic qui n’a été pas été d’une grande aide en première période, malgré les commentaires toujours dithyrambiques du duo télé à chaque toucher de balle du grand brun. Pas vraiment à l’aise, il n’a pas pu se démarquer dans le jeu, il a été assez statique étant le plus souvent à l’arrêt pour recevoir la balle. L’histoire ne dira pas si c’était pour décrocher de ses gardiens anglais ou si son rôle d’organisateur ne commence pas déjà à l’ennuyer.

Cette défaite condamne les Suédois au retour par ferry, les Anglais se sont rassurés, et le match contre l’Ukraine décidera de leur avenir. L’Angleterre paraît mieux armée offensivement avec le retour de Rooney et l’éclosion des Wallcott, Wellbeck, voire Carroll.

On dit au revoir à Ibra et consorts, difficile de dire dans quel état d’esprit ils vont être contre la France. C’est à la fois une déception pour une équipe qui n’arrive pas à relever le défi des compétitions internationales (sauf 1994). Ibrahimovic se sent peut-être trop unique dans cette équipe pour lui-même être l’huile du jeu suédois et non le moteur entier, quand il laisse à ses coéquipiers les rôles de roues, voire de portières. Néanmoins, il faudra se méfier de cette équipe jusqu’au bout, pas sûr que la Suède accepte le rôle de paillasson du groupe.


Les observations en vrac

- Et si toutes les équipes du tournoi n’étaient pas aussi bonnes que tout le monde les a présentées ?

-       Et si finalement la Suède sans Ibrahimovic, ce ne serait pas aussi bien que l’Angleterre sans Rooney ?

-       La coupe de Rooney signifie qu’il revient du tournage d’un film de Ken Loach.

- Suède-Angleterre du 16 juin 2012 restera le dernier match officiel vu par Thierry Roland.

-       Personne n’a remarqué que Joe Hart a rendu le rideau de douche de sa chambre d’hôtel ?

- Personne n’a remarqué qu’hier soir, nous avons assisté à un phénomène très rare : un match dans une compétition internationale officielle entre deux équipes habillées par Umbro.

-       C’est l’UEFA qui a imposé le code couleur de la journée : des bleus contre des jaunes. Les daltoniens sont reconnaissants.

- C’est qui les coiffeurs suédois de mardi ?



Le match de Zlatan

-5è. Zlatan ne chante pas l’hymne, l’hymne a été écrite pour lui.

0è. Zlatan est heureux, le stade est jaune et bleu. Il ne sait pas que ce sont des Ukrainiens qui sont restés dormir dans le stade depuis lundi dernier. Crise oblige.

9è. Première transversale de Zlatan pour un défenseur anglais. Qui est l’attaquant de ce soir putain ??

21è. Zlatan est lancé sur l’aile droite, dépose Terry aux objets trouvés, mais fait une mauvaise passe en retrait. Non. L’attaquant suédois dont il ne connaît pas le nom, n’était pas au bon endroit.

23è. Zlatan lève les yeux sur les écrans et se rend compte du désastre, il se recoiffe le sourcil droit. Il est parfait maintenant.

32è. Zlatan veut jouer, il prend donc la balle à 50 mètres, la remonte, ne la passe à personne et la perd. Enfin non. Ses coéquipiers ne la récupèrent pas.


Mi-temps. Zlatan fait connaissance avec les joueurs Suédois dans le vestiaire et essaient de retenir les noms pour la suite.


49è. Zlatan tire un coup-franc bien placé aux 25 mètres, en plein dans le mur, mais il avait calculé le rebond sur la tête de l’Anglais, il reprend donc de volée ciseau Fernandez style, enfin il fait croire à une reprise de volée pour très malicieusement la dévisser et faire une passe décisive à Mellberg. Superbe. Pour la peine, Zlatan vient gueuler à 7 cm de la tête de Hart, on pourrait croire qu’il se moque. Non, il l’encourage à continuer comme ça. Sympa.

55è. Zlatan tire dans le poignet de Gerrard, coup-franc pour la Suède. Zlatan fait tout.

59è. Zlatant ne tire pas le coup franc qui amène le second but suédois. C’est dire s’il est fort, il n’a plus besoin de toucher la balle pour que la Suède marque.

68è. Zlatan monte la balle rapidement en attaque et est suivi par 3 coéquipiers démarqués et bien placés. Il ne passe pas la balle. La passer à des joueurs démarqués, c’est trop facile pour lui.

76è. Zlatan récupère la balle à l’arrêt. Il arme et frappe. Le tir cadré est dévié par Hart. Zlatan maudit la balle.

90è. Zlatan est éliminé.


Le match de la plèbe

La titularisation de Carroll a été le point d’appui nécessaire au développement des offensives anglaises et c’est logiquement qu’ils ouvrent le score sur une deuxième passe décisive du tournoi pour Gerrard de la droite et la tête de Carroll à la 24è. La Suède pourtant bien en place avec un milieu dense a eu du mal à porter des attaques réellement dangereuses. Le passage obligatoire par Ibrahimovic ne facilite pas toujours la fluidité du jeu et c’est remettre la solution de l’accélération du jeu à un seul joueur, ce que les Anglais ont bien compris.

En seconde période, les Suédois sont revenus avec d’autres velléités et ont mis la pression aux Anglais avec dans la tête une information qu’ils n’avaient pas encore calculé : si défaite, élimination. Et dans tous les cas désespérés, on s’en remet à deux choses, le capitaine et la surprise. 49è, coup-franc d’Ibrahimovic dans le mur, il reprend la donne et la donne sans doute involontairement à Mellberg. Son tir est repoussé mollement par Johnson qui met la balle d’un poteau rentrant. Le second but suédois ressemble beaucoup au premier, coup-franc de Larsson, tête piquée aux 6 mètres de Mellberg, étrangement bien entouré de deux autres Suèdois. La Suède passe devant l’Angleterre au classement à ce moment. Le tournant du match qui signifie le réveil des Anglais intervient à la 64è lorsque Terry place une tête terrible sur un centre venant de la droite pour une parade réflexe d’Isaksson. Sur le corner, la balle est repoussée par la défense, Wallcott frappe à 25 mètres, la balle est dévié par un bout de lacet anglais et prend une trajectoire incertaine qui trompe Hart, caché au départ et parti sur sa gauche.

Difficile de lire les tactiques à partir de ce moment-là. Le nul n’arrangeant personne, les équipes attaquent successivement. La Suède pêche par son principal atout, Zlatan, qui voulant porter trop la balle oublie parfois ses camarades, l’équipe joue pour lui, la réciproque n’est pas vraie. Deux grosses occasion suédoises néanmoins avec une frappe de Kallstrom au-dessus à la 75è et la dernière belle occasion suédoise une frappe à 20 mètres à l’arrêt d’Ibrahimovic qui oblige à Hart à se détendre et repousser en corner.

Le dernier acte de ce match fou vient d’une percée de Walcott sur la droite e la surface qui centre en retrait pour Wellbeck. L’attaquant trop avancé, se met dos au but pour essayer de prendre la balle, la contrôler ou tirer impossible de dire, et c’est d’une talonnade aussi bienheureuse que talentueuse qu’opportuniste, qu’il trompe Isaksson. L’Angleterre gagne 3-2, se rassure et peut intégrer Rooney sans que ce dernier doive enfiler le costume de sauveur contre l’Ukraine.


Le match vu du forum

Yoop2804
15/06/2012 à 21h47
Qu'est-ce que Jérôme Latta fait sur le banc suédois ???

Mipoulet
15/06/2012 à 22h32
Mais que fait Nelson Monfort sur le banc suédois ???

impoli gone
15/06/2012 à 22h34
Mellberg nous fait une Thuram


Béni des crampes
15/06/2012 à 22h38
Pour mardi, suffit que Mexes parle coiffure avec Ibrahimovic et c'est gagné.

Marf
15/06/2012 à 22h43
Je ne comprends pas qu'il n'y a aucun des coéquipiers d'Ibrahimovitch qui ne l'ait encore frappé sur le terrain.

Béni des crampes
15/06/2012 à 22h44
C'est peut-être parce qu'il est 2 fois plus balèze que n'importe lequel de ses coéquipiers.

PlatInique
15/06/2012 à 23h41
Pour les conditions de qualifications de la France, c'est plus compliqué ( comme d'hab ) : une défaite différente de 0-1 peut suffire pour choper la place #2 pour peu qu'elle soit relativement moins grande ou équivalente à celle que les anglais subiraient contre l'Ukraine.

On peut se permettre de perdre 3-0 si les anglais perdent 3-0.

On peut aussi espérer que les anglais ne descendent pas du bus.

On peut faire un calcul simple : marquer un but de plus que l'adversaire.

vendredi, juin 15, 2012

Le changement, c'est maintenant !

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Il serait présomptueux de dire que de tout temps le remplacement d’un joueur était du coaching. Anticipant sur les futurs commentaires de votre voisin de bar qu’il n’y a qu’une bonne minute pour remplacer un joueur, c’est à dire ni celle d’avant, ni celle d’après, donnons aux futures analyses éclairées quelques expériences françaises.


Le changement qui n’existe pas – France-Brésil 1958
Il fut un temps aujourd’hui révolu où le remplacement n’existait pas. La France dispute sa première demi-finale de coupe du Monde en Suède contre un Brésil mené par un jeune et ambitieux joueur, bien que totalement inconnu, Pelé. Alors que le score est de 1-1, Robert Jonquet, capitaine, se blesse. Vraiment. Double fracture tibia-péroné. Il n’y a pas d’image mais pour les plus jeunes, c’est qui est arrivé à Cissé contre la Chine en 2006 ou Ben Arfa l’an dernier. Le remplacement n’existe pas, donc la France va jouer à 10 ? Non. Après une infiltration Jonquet tient sa place jusqu’à la fin. Résultat, la France perd 5-2. Il fallait le sortir.


Le changement sur blessure – France-Italie 2006
Sortie des poules grâce à un Patrice Vieira énorme contre le Togo, notamment. Il est la vraie pierre angulaire du système de la France, celui qui rassure, qui recule, qui avance, sans doute l’un des meilleurs joueurs du tournoi façon homme de l’ombre. La finale est donc pour lui. Beaucoup plus que le pénalty raté de Trézeguet ou le coup de boule de Zidane, c’est LE tournant de la finale. A la 57è minute, il se claque et doit sortir et est remplacé par Alou Diarra. La France perd aux tirs au but. Il fallait le bander.


Le changement inutile – France-Chypre 2005
En danger lors des qualifications pour la coupe du Monde 2006, la France doit faire un score large pour se qualifier directement pour l’épreuve d’été en Allemagne. Dieu revenu en mission quelques mois auparavant pour nous sauver de l’enfer, les bleus tiennent le match avec un score de 4-0 à la 90è minute. Raymond Domenech décide alors de sortir de son chapeau un de ses faits d’arme que la postérité appellera chibondien. Franck Jurietti va faire son entrée, il fait son entrée. Pour 5 secondes. Record absolu. La France perd une occasion de sélectionner Benoît Cheyrou.


Le changement kamikaze – France-Bulgarie 1993
Classique du genre. Le résultat est connu, pas de suspense, la Bulgarie gagne à la fin. Mais que n’avons-nous pas entendu sur le sabordage de Ginola à la 45è !! Ginola qui avait réclamé de manière subtile sa place de titulaire en préparation sera remplaçant mais finira par rentrer à la 68è minute à la place de Papin. Coaching kamikaze. La France perd l’opportunité de se ridiculiser aux Etats-Unis.


Le changement bouc-émissaire - France-Danemark 2002
Dernier match de poule pour une équipe de France en vacances qui n’a pas pu se faire au décalage horaire. Perdu pour perdu on reconnaîtra au sélectionneur d’alors, Roger Lemerre, d’avoir permis à certains joueurs d’illustrer pleinement le naufrage. Dugarry, décrié comme toujours, se retrouve dans le rôle du « si on perd c’est ta faute » par une sortie prématurée à la 54è minute alors que le score était de 1-0 pour les Danois. Champion du monde, champion d’Europe et vainqueur de la coupe des confédérations, Dugarry a toujours eu la tête du coupable idéal et le sélectionneur le met à mort ce jour-là. Ce fut sa dernière apparition en bleu. La France perd sa dignité.


Le changement qui tue – France-Italie 2000
La France perd la finale de l’Euro 2000 1-0 depuis la 56è. Quand un remplacement est mauvais, on appelle cela un mauvais remplacement, quand il est bon, on appelle cela du coaching. Et en fin de cette soirée à Rotterdam, les choix de Roger Lemerre confinent au génie puisque les trois entrées, Wiltord, Trézéguet et Pirès vont être les héros de la soirée. A la 90è+3, Barthez dégage, Trézéguet dévie de la tête pour Wiltord qui égalise. A la 103è, Pirès déborde, centre en retrait pour Trézéguet qui frappe sous la barre, la France est championne d’Europe, c’était il y a 12 ans.  L’âge de Benzema à l’époque. La France condamne le but en or.


Le changement que tout le monde attend – France 1988 - 1992 - 1994 – 2002 – 2004 - 2010
Uniquement le sélectionneur. Quand la France perd.




Sur Twitter : @TheSpoonerWay


jeudi, juin 14, 2012

Le facteur Sheva

Les compos

Ukraine :
12 Pyatov – 9 Husyev, 17 Mikhalik, 3 Khacheridi, 2 Selin – 19 Konoplyanka, 4 Tymoshchuk, 11 Yarmolenko – 18, Naarenko – 10 Voronin, 7 Shevchenko

Suéde :
1 Isaksson- 2 Lustig, 3 Mellberg, 4 Granqvist, 5, Olsson – 20 Toivonen, 9 Kallstrom, 6 Elm, 7 Larsson – 10 Ibrahimovic – 22 Rosenberg

Arbitre : M. Çakir (tur)
Buts : Ibrahimovic 52’ – Chevtchenko 55’, 62’



L'analyse

Dans le match des seconds couteaux du groupe D, malheur au vaincu qui voit la qualification s’éloigner fortement. Les vacances sont dorénavant proches pour la bande à Zlatan. Il faut toujours se méfier de l’équipe hôte quel que soit son niveau supposé et il ne faut jamais enterrer un ballon d’or. Dans un réalisme de ses belles heures milanaises, Chevtchenko permet à l’Ukraine de se placer idéalement avant le 2è match contre la France.

Sans brio défensif, bien aidés par l’intermittence suédoise aussi bien en défense qu’en attaque, les locaux ont acquis bien plus qu’une victoire de prestige devant leur public. Il faudra compter avec la rage communicative de Blokhine et le talent d’une équipe soudée, à défaut d’être solide. Les deux défaites en amical avant la compétition sont presque oubliées et l’équipe a remis au goût du jour la belle dynamique de cinq victoires et d’un nul (contre l’Allemagne) entre septembre 2011 et le printemps 2012.

La Suède est déjà dos au mur, ce match ayant été, a priori, sa meilleure occasion d’engranger des points et de quitter son rôle traditionnel de faire-valoir dans les grandes compétitions. Il sera facile d’évoquer le côté obscur de cette équipe, parfois brouillonne et pas assez solidaire, pour laquelle l’individualité d’Ibrahivomic est plus un poids qu’une dépendance positive. Mais ce côté obscur est avant tout le signe d’une équipe qui surprend tant par ce genre de défaites face à l’adversaire dit abordable que par des victoires contre des équipes dites favorites, les victoires récentes contre la Finlande et surtout aux Pays-Bas serviront d’exemples pour ses prochains adversaires. A commencer par l’Angleterre et la France.



Observations en vrac

-       Les gants de Pyatov sont des Louboutin, la paume est rouge. Marche-t-il sur ses pieds pour ne pas les salir ?

-       Les jaunes ne sont pas les Suédois. Des Suédois dans mon dos se sont fait avoir pendant quelques minutes. Moi aussi mais pour m’intégrer.

-       Un blond avec un maillot jaune, même Ukrainien, ressemble étrangement à un Suédois.

-       L’Ukraine a décidé d’aligner une équipe politique, Timochtchouk est un hommage caché à Ioulia Timochenko, Blokhine a les mêmes cicatrices sur le visage que l’ancien premier ministre, symbole de la révolution orange, Iouchtchenko. L’ONU est rassurée.

-       Vu de Chine, il n’y rien qui ressemble plus à un Suédois en short qu’un autre Suédois en short, sauf Zlatan.

-       Les deux capitaines sont deux des plus grands buteurs européens de ces 10-12 dernières années, ils ont tous les deux joué au Milan AC. Un seul est ballon d’or. C’est celui qui a marqué le double de l’autre.

-       Chevtchenko devient le 2è plus vieux buteur d’une phase finale d’un Euro derrière Vastic (2008).

Le match de Zlatan

30§ - Ibrahimovic ne presse pas jusqu’à maintenant, c’est inutile, il préfère attendre que les Ukrainiens viennent à lui avec le ballon.

33è – Sur une longue transversale, Ibrahimovic tente de contrôler, mais préfère ne pas le faire. La balle doit s’arrêter devant lui sinon cela ne vaut pas le coup.  Touche ukrainienne.

35è – Chevauchée d’Ibrahimovic dans la défense ukrainienne, il ne veut pas donner la balle et se rattraper, corner. Balotelli est jaloux, pour une action simailire, il voudrait lui avoir le brassard.

37è – Encore une action ukrainienne. Ibrahimovic a décidé de ne pas descendre plus loin que le rond central. Milieu de terrain c’est être au milieu du terrain, c’est tout.

38è – Mauvaise passe en retrait d’un défenseur suédois à son gardien qui sous la pression met en touche sur sa gauche. Touche suédoise, centre au second poteau, Ibrahimovic sur ses deux pieds place une tête puissante que le gardien est content de voir heurter son poteau. Zlatan ne pouvait marquer sur sa première occasion, trop facile, quand on est invité on sait y mettre les formes.

51è – Le résultat ne se fait attendre, centre de la droite au second poteau, remise au 6m, Ibrahimovic reprend, ouverture du score logique sur le jeu depuis la reprise. Ukraine accuse le coup et a du mal à sortir de son camp.

62è – Voronin dans la surface suédoise obtient le corner. Ibrahimovic prend ses responsabilités dans la défense et Chectchenko au marquage. Cheva coupe au premier poteau devant Zlatan, 2-1. Célébration émouvante d’une équipe autour de son leader.

64è – Ibrahimovic est à quatre pattes sur la pelouse pour conserver son ballon, accepte les coups de pied dans le flanc, tant qu’il est à terre, de son défenseur, se relève et met son défenseur à terre, c’est la justice divine de Zlatan. Diplomate il lui le geste sympa « hein tu flippes » avec les doigts de la main vers le haut.

76è – Frappe d’Ibrahimovic, trois défenseurs ukrainiens se jettent devant lui, ou à ses pieds selon les points de vue. Mais le gardien repousse. Zlatan, ému décide de s’acharner sur un des trois défenseurs. Coup franc pour l’Ukraine.

89è – Double une deux Elmander-Ibrahimovic, l’ancien toulousain met sa reprise au-dessus. Il sait que Zlatan vient de le maudire sur 6 générations.