jeudi, septembre 19, 2013

Quand j'étais sur SportDub - Lille-OM

C'était le 14 avril 2013, c'était beau et j'espère qu'il y en aura d'autres. Plein. Et avec un but.



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Le Flower of Scotland avant les chrysanthèmes

Le 27 mars 2002, l'équipe de France championne du monde et d'Europe atteint le sommet de son art comme l'Écosse, lessivée 5 à 0. La fête est inoubliable, mais elle sonne le glas.

2002, étrange année pour l’équipe de France. Elle n’aura sans doute jamais connu une telle amplitude dans ses résultats, et nous, supporters, n’aurons jamais nourri autant d’espoir pour une victoire mondiale acquise d'avance. Elle affiche alors une confiance en elle telle que personne ne doute de la qualité de certains sélectionnés qui, avec une dizaine d’années de recul, semblent des erreurs de passage. Ou bien l’annonce prématurée de la difficulté à renouveler une si belle génération: Kapo, Cheyrou, Christanval, Bréchet, Dacourt, Pedretti, Moreira et même Silvestre, buteur contre la Tunisie. À l’époque, il s’agissait surtout de faire quelques paris sur l’avenir, ou de faire mine d'entrouvrir la porte d'un groupe verrouillé, en réalité.
 

À cette époque, l’équipe de France remplit à chaque fois son Stade de France, les plus mauvaises affluences descendent très rarement sous les 75.000 personnes. À la fin, les Bleus gagnent souvent et un feu d’artifice accompagne le traditionnel Simply the best de Tina Turner. En réalité, tout n’est pas rose et le public a ses moments de stupidité fulgurante, car même en pareille fête, il trouve à siffler un joueur. Comme d’autres avant et beaucoup après, pour la foule, certains ne méritent pas de porter le coq à l'étoile. À chaque époque sa manière de bannir. Ce soir-là, c’est Karembeu qui paye. Mais quel crédit peut-on accorder à un public qui se contente de faire des olas?
 


Une soirée parfaite

Disputé le 27 mars 2002 au Stade de France, France-Écosse reste l’un des matches les plus aboutis de la génération dorée, autant grâce à la faiblesse de l’adversaire que par la maestria des Bleus. Les images disponibles ne pourront retracer que partiellement cette soirée parfaite, avant, pendant et après la rencontre, dans et hors le champ des caméras. 




Personne ne le sait à l’époque, mais il s’agit du dernier festival de l’équipe de France qui a dominé le monde durant quatre ans. Du jeu, des beaux buts et du plaisir partout et pour tout le monde. Zidane, Trezeguet (deux fois), Henry et même Marlet (sur une passe décisive de Carrière) sont les buteurs de cette soirée enchantée, dont la seconde période fera figure de récital technique. "On ne dira jamais assez qu'il faut profiter de chaque minute de cette équipe que l'état de grâce n'a toujours pas quittée", était-il écrit dans le compte-rendu de la rencontre sur les Cahiers.
Inscrire quatre buts en quarante minutes, c’est assez rare en match international, l’heureux accident contre la Biélorussie le confirme, même lorsque l’adversaire est faible. Trop simple d’expliquer ce résultat de cette manière ou en le qualifiant de match "sans enjeu", et trop facile de ne reconnaître de belles victoires qu’à l’aune des déconvenues qui suivront. À l’inverse, il est tentant d’idéaliser cette période, d’en faire une parenthèse idéale pour la préserver des déceptions qui viendront, la mettre à part, la garder juste pour soi – pour préserver sa pureté et, égoïstement, notre jeunesse.
 


Zidane sublime, surtout les autres

Tout comme il est tentant de conserver ces images, celles des tribunes depuis lesquelles le match ressemble davantage à un ballet – notamment de la part de Zidane, au-dessus de tout et de tout le monde ce soir-là. À quelques semaines de sa volée en finale de Ligue des champions, il ne pratique pas le même sport que les autres. À trente ans et 100% de sa forme, il sublime les autres autour de lui. Vieira, Petit et Makelele derrière, Henry, Trezeguet et Wiltord devant.
 

Personne ne le sait encore, mais cette domination va décliner pour ne revenir que sporadiquement, avant un bouquet final en 2006 à la démesure du chef d’orchestre. Mais la fin, la vraie – celle du retour dans le rang, celle de la fin du show, celle qui précède donc les rappels – date de la fin de ce match. Comment le deviner, lorsque tout paraît si simple, lorsque tout est si beau? Les titulaires ont de l’avenir et il n’y a aucune raison de craindre la perte de leur superbe. Chaque ligne est solide, la défense fière et robuste, les récupérateurs élastiques et endurants, et cette attaque, rarement aussi puissante que lors de ce match. L’écart d’âge entre les générations paraît à cette époque comme une preuve supplémentaire de la richesse de l’effectif. Avec une absence tout de même, celle du meilleur Français de cette saison, Robert Pires.
 

Pour ceux dont la mémoire vacille, la blessure de Pires, trois jours plus tôt, sera une catastrophe pour l’équipe. 2002, c’est un Pires stratosphérique avec Arsenal, dont les Bleus attendaient énormément pour la Coupe du monde. Il avait d’ailleurs été Ballon d’or de la Coupe des Confédérations, un an auparavant, au Japon et en Corée du Sud déjà. Un funeste signe, donc, celui du début de la débandade.
 
Ce soir-là néanmoins, l’équipe est belle, le jeu proposé beau et le stade plein. Car si la leçon sur le terrain est française, en tribune, les Écossais surclassent les locaux. Ils ont su chambrer en début de match, encourager leur clan puis admirer et féliciter leurs adversaires, supérieurs en tout, en applaudissant et en chantant "Au revoir". Nous aurions dû faire de même.


@TheSpoonerWay

A retrouver aussi sur http://www.cahiersdufootball.net/article-flower-of-scotland-avant-les-chrysanthemes-france-ecosse-2002-5025

lundi, septembre 16, 2013

Commentaire composé - Thiriez : "Le foot mérite mieux que ça".

ITW de Frédéric Thiriez – Le Parisien 12/09/13
Pour la sortie de son livre « Le foot mérite mieux que ça »

 
« Le président de la Ligue de football professionnel (LFP) se lâche. Aujourd’hui sort son deuxième livre, « Le foot mérite mieux que ça », publié aux Editions du Cherche-Midi, illustré par le dessinateur Piem, et dont l’intégralité des droits d’auteur sera reversée aux Restos du coeur. » 
TS: Le Président de la LFP étale ici son aveuglement crasse avec un titre à double tranchant que l’on peine à voir sous un autre jour que celui de la gaudriole. Comment un type à une place si haute, avec des envieux, des ennemis et des gens pas du tout d’accord avec lui peut consciemment laisser ce titre avec sa tête et son nom à côté. Mais oui M. Thiriez, vous emportez tous les suffrages, c’est un plébiscite, le foot mérite mieux que ça.
 
«Mon livre, c’est un peu : tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le foot sans oser le demander. Il s’adresse aux fans et aux profanes », souffle Thiriez, 61 ans. Le patron du foot pro nous dévoile ses motivations et ses solutions. 
TS: Un peu de Woody Allen pour l’esprit, des rimes riches pour l’esthète. Nous sommes impatients que M. Thiriez nous parle de foot. Et ça tombe bien, puisqu’après 11 ans à la tête de la LFP, il dévoile enfin ses motivations et ses solutions. Mieux vaut tard que… non en fait non, c’est trop tard.
 
Pourquoi ce livre ?
Ce livre est parti d’un coup de gueule. J’en ai marre que le football soit l’accusé permanent de la société française. 
TS: Modestement, Thiriez va se battre contre la société française, seul.
 
J’en ai marre des préjugés, de la démagogie, voire des âneries ou de la méchanceté gratuite entendues sur le foot. J’ai voulu faire un inventaire de 35 accusations dont le foot est l’objet, histoire de démêler le vrai du faux.
TS: Exercice intéressant, remplacer le mot « foot » par « FN » ou « sardine », l’effet est le même.

 
Pourquoi s’en prend-on aux footballeurs selon vous ?  
La France a toujours eu un problème avec l’argent en général et avec l’argent dans le sport en particulier.
TS: Alors lorsqu’on commence une argumentation par une phrase du style « De tout temps, l’homme », tout le monde sait que cela ne veut rien dire. En critiquant la démagogie, on approche souvent du populisme.

 
Il y a un deuxième point beaucoup plus gênant : en France, les footballeurs sont mal vus par les intellectuels. Les élites françaises méprisent les footballeurs.
TS: C’est très agaçant de considérer comme abrutis Giraudoux, Camus, Cocteau, Nabokov qui sont des exemples usés, certes, car mis en exergue constamment. Cela dit, reconnaître la bêtise et le mépris des intellectuels, c’est donner de l’importance à leur ineptie. Comme le dit très bien un jeune intellectuel, « Qui se justifie, s’accuse », Florian Thauvin.

 
En gros, ce sont des gens venus d’en bas, des quartiers, des banlieues, ils n’ont pas fait l’ENA ou HEC et ils gagnent beaucoup d’argent en jouant avec un ballon. Je me demande s’il n’y a pas là un mépris social de la part de la nomenklatura.   
TS: Alors bon, Thiriez, le président de la Ligue, pas de la Fédé, qui défend le mépris de la nomenklatura envers les footballeurs professionnels, c’est assez drôle. On en parle de ta considération des clubs amateurs de la part des clubs professionnels ?? Et considérer que l’avis des gens de l’ENA ou d’HEC constitue l’avis de la société française contre lequel tu veux te battre, c’est vraiment ne rien connaître de la société française.
 
Du racisme social ?
Oui, il y a un mépris de caste. On ne pardonne pas aux footballeurs de gagner de l’argent alors qu’ils n’ont pas de diplômes, qu’ils ne fréquentent pas les dîners en ville.
TS: Ok, c’est confirmé donc. M. Thiriez se plaint donc qu’il n’y a pas assez de footballeurs à l’Opéra. Ou de manière plus perverse, il se plaint de la déconsidération du foot parce que dans les diners en ville on se moque de sa fonction et de s’occuper de gens qui n’ont pas de diplôme. M. Thiriez souffre de faire dans le social et de ne pas être assez reconnu comme un dirigeant d’une grande institution française.

 
Ils bousculent les élites traditionnelles. S’il existe bien un domaine en France où l’ascenseur social marche encore, c’est bien le football.
TS: Autre erreur de M. Thiriez. Est-ce que tu as déjà parlé à des footballeurs et de leur sentiment de se sentir méprisés par Marc Lévy, BHL ou Claire Chazal. Ils s’en tapent. Et l’ascenseur social ne dépend que très peu de la Ligue, si elle était reconnaissante du travail accompli, elle paierait les bénévoles ou construiraient des stades. 

Défendre l’orphelin en se tapant la veuve, il est beau le Président.
 
Votre livre est servi par l’actualité de l’été : condamnez-vous le comportement de Florent Thauvin (transféré de Lille à l’OM après avoir fait la grève de l’entraînement) ?  
Les contrats sont faits pour être respectés. Quand je dis cela, c’est peut-être une appréciation juridique mais c’est aussi une appréciation morale.
TS: La loi et l’esprit de la loi, M. Thiriez est omniscient et nous fait bénéficier de son statut d’avocat et d’autorité morale.

 
Les dirigeants français ne prouvent-ils pas leur faiblesse en cédant systématiquement aux exigences des joueurs ?
Je n’ai pas du tout cette impression. C’est très difficile pour un club de s’opposer à la volonté d’un joueur.
TS: Et à la Ligue de s’opposer à la volonté d’un club alors??

 
L’une des solutions ne consiste-t-elle pas à supprimer le mercato d’hiver ?
TS: J’ai du rater une étape dans l’entretien, le lien de causalité entre les deux questions m’échappe un peu.

 
On peut le supprimer entièrement, ce qui serait une vraie révolution.
TS: Mais quel est le mécanisme exact qui empêchera les joueurs de faire la grève en août pour partir ?? Donc ce n’est pas une solution à la question.

 
Il y a d’autres pistes. On peut le réduire à un ou deux mouvements par club, on pourrait l’utiliser pour réajuster des effectifs en cas de joueurs blessés.
TS: Sauf exception, mais dans les faits je suis intéressé par le nombre de mouvements par club en hiver. Et son évolution.

 
Autre solution : on ne peut pas bouger l’hiver dans un club qui joue la même compétition. C’est une idée de Platini et je suis très tenté par cette réforme, qui respecte l’équité.
TS: Il doit avoir un problème de traduction parce que oui en effet, « on ne peut pas bouger l’hiver », cela reste entre décembre et mars. Plus qu’équitable, c’est une mesure égalitaire.


Quel est le premier bilan de la reprise de la Ligue 1 ?
Il y a du positif et du négatif. Il y a un engouement incroyable du fait de la rivalité annoncée entre Paris et Monaco, et Marseille qui veut s’intercaler entre les deux.
TS: Donc le championnat est joué, vraiment, c’est une belle manière de présenter une compétition dont on est responsable. Et l’OM non, les gars, vous ne pouvez pas choisir votre place, c’est 2è ou 4è.

 
Les gens m’interpellent pour me dire que c’est formidable.
TS: Les gens ne disent pas par la même occasion que vous avez une belle moustache et les femmes ne se déshabillent en pleine rue lorsqu’elles vous voient ?

 
Marseille – Monaco était du niveau de la Ligue des champions. Bientôt vient PSG – Monaco, qui est déjà le match de l’année. On attend une forte hausse de la fréquentation dans les stades et devant la télévision.:
TS: Oui parce que les spectateurs de Reims-Evian viendront dans le stade pour parler de PSG-Monaco. C’est ça la révolution.

 
Côté négatif, deux choses m’ennuient. Le nombre de buts est très faible. Il y a trop de 0-0. 85 buts en 4 journées, ce n’est pas bon. On était à 100 l’an dernier. Est-ce que ce sont les effets de la crise économique avec des équipes qui ne prennent pas de risques parce qu’elles ont beaucoup de pression ? C’est possible.
TS: Je dirais que le cancer de Vilanova est une autre raison et surtout l’annonce de l’enfant de Kim Jong-Un. Je suis d’accord avec toi, Fred, c’est un scandale ces feignasses qui se font dessus et qui donnent une spectacle pauvre en but. Heureusement on vend des pop-corns, ça compense.

 
Deuxième problème : la Coupe d’Europe. Les premiers résultats sont mauvais. Ce n’est pas bon pour notre indice UEFA. Si on ne fait pas d’efforts avec les quatre clubs encore engagés, on va rester 6e et ça, on ne peut pas l’accepter.
TS: 11 ans, les gars, il a mis 11 ans pour connaître l’existence de l’indice UEFA. Respect.

 
Le football français semble découvrir que Monaco bénéficie d’avantages fiscaux. N’est-ce pas de l’acharnement ? 
Personne n’en veut à Monaco, ni moi ni aucun club. Tous sont très contents de son retour en Ligue 1. Ça crée une attraction supplémentaire, ça tire vers le haut.
TS: C’est quand même triste de lire le mot « attraction » quand on parle d’une équipe de sport. Heureusement, il y a du rouge sur le maillot de Monaco, comme les nez des clowns.

 
Mais je suis désolé : il y a un problème d’équité. Il faut la rétablir en termes de charges. J’ai chiffré ce différentiel à 50 M€. C’est un calcul très précis, pas au doigt mouillé. 50 M€, c’est le budget de Montpellier, ce n’est pas rien comme avantage! On n’a pas été chien : on leur a donné un an pour se mettre en conformité.
TS: L’équité pour Thiriez, c’est de réclamer une somme en lien avec les fonds du club, ok, mais avec un paiement adapté. On va se marrer quand on relèguera le champion de France à la fin de l’année parce qu’il ne veut pas payer. On saura où le trouver le doigt mouillé.

 
De manière plus globale, on dirait que l’argent des étrangers dans le foot est mal perçu…  
Les Français devraient être beaucoup plus reconnaissants envers les investisseurs étrangers.
TS: Oui Fred, tu veux qu’on parle de Mittal par exemple.

 
Dans l’industrie, dans l’électronique, tout le monde s’en réjouit.
TS: Tu veux qu’on parle de Continental ou GoodYear.

 
Dans le football, on trouve ça pas bien. Qu’est-ce que c’est que cette réaction, notamment des politiques, qui confine à la xénophobie ?
TS: Deux lignes et on parle de xénophobie de la part des politiques, parce que vous le savez maintenant, M. Thiriez ne fréquente que la nomenklatura français, non les autres Français.

 
Je ne comprends pas. Les investisseurs étrangers sont les bienvenus en France. PSG et Monaco sont des projets sportifs pérennes. Si le Qatar est venu au PSG et dans la télé sportive, c’est dans la perspective du Mondial 2022.
TS: C’est donc un profond investissement pour le développement du football français que M. Thiriez défend QSI.

 
Ce n’est pas du court terme. Quant à Rybolovlev, je peux en témoigner pour avoir souvent discuté avec lui, c’est un vrai passionné. Il ne vient pas faire un coup sans lendemain.
TS: Non d’ailleurs il a mené de main de maître son divorce, il va pouvoir en faire des coups.

 
Le PSG donne-t-il une bonne image du football français ? 
Il donne du plaisir. 
TS: Absolument une grande figure du plus en est la première satisfaite. 

Cela fait des années que l’on se plaint, notamment les Parisiens, de ne pas avoir de très grand club de taille européenne capable de gagner la Ligue des champions. Ce que fait le Qatar au PSG donne de la fierté à tous les amateurs de football en France et à Paris. Jamais on avait autant parlé de la Ligue 1 aux quatre coins de la planète. Il y a le championnat anglais, l’Espagne avec ses sommets Real – Barça et la Ligue 1 grâce en grande partie au PSG.
TS: Non non rien.
 
Selon Michel Platini, vous seriez un adepte du « faites ce que je dis, pas ce que je fais », en ne mettant pas en place le fair-play financier en France…  
J’adore Michel, il a l’esprit espiègle. Il y a juste un petit détail qu’il a oublié : cela fait vingt-cinq ans que la France applique le fair-play financier. Cela s’appelle la DNCG. On n’a pas attendu le fair-play financier pour contrôler financièrement les clubs.
TS: Il finit fort, sauf à être spécialiste juridique, je lui donne raison sur la dernière.

Propos recueillis par DOMINIQUE SÉVÉRAC



@TheSpoonerWay

A retrouver aussi sur : http://horsjeu.net/a-la-une/cest-frederic-dit-football-merite-mieux-ca/