jeudi, février 09, 2017

Francis Van Nobel 2016 - Hot Moké d'or 2016 - Laurent Blanc



Oh je vous vois venir. Oh oui je vous vois venir, vous vous demandez bien pourquoi Laurent Blanc est le Hot Moké d’or 2016. Laurent Blanc, ce type au physique ingrat, au talent indéniable, au palmarès magnifique, au français aléatoire, au look douteux et aux actes souvent manqués. Oui parfaitement, Laurent Blanc est incompréhensible qu’il soit adulé, jalousé ou viré. Sans être l’homme des faux, il peut paraître comme celui des semblants.

Analysons son parcours et voyez comme cela est troublant.

D’abord en tant que joueur professionnel, sur 20 ans, celui que l’on présente comme l’un des 3 meilleurs défenseurs français, n’a gagné que 2 championnats et 2 coupes nationales. Un championnat d’Angleterre en 2003 avec un niveau de jeu qui a fait dire à Alex Ferguson qu’il regrettait d’avoir vendu Jaap Stam pour le faire venir. Le reste a été gagné en France avec Auxerre (coupe et championnat 1996) et Montpellier (coupe 1990). Auxerre et Montpellier. Le mec a joué à Naples, à Saint-Etienne, à Barcelone, à Marseille, à l’Inter, à United et à Nîmes… 4 titres en 20 ans, c’est famélique et surtout, avec des clubs aux règnes éphémères, pardon pour les sensibles, mais Auxerre et Montpellier, c’est un peu l’équivalent chez les Papes de Jean-Paul 1er. On se souvient plus de la brièveté que du palmarès.

Chez les bleus ensuite. C’est un brin plus solide, mais encore une fois, le doute m’habite. On passe sur le titre européen avec les Espoirs en 1988 pour s’arrêter sur la superbe collection de tournois intercampings : deux tournois Hassan II en 1998 et 2000 avec des adversaires comme le Maroc, le Japon, la Jamaïque, une coupe Kirin en 1994 contre le Japon et l’Australie et un tournoi du Koweit en 1990. (SILENCE) Je vous laisse prendre en compte l’information : Koweit… 1990… Et les adversaires cette fois, vous voulez les connaître les adversaires : Koweit et RDA. Deux pays qui n’existaient même plus à la fin de cette année…

Je vous vois encore venir. Vous allez me dire « oui mais génération en or 1998 et 2000 ». Ok. Qui s’est occupé de Ronaldo en finale ? Hein ? Et attendez, il est allé brandir la Coupe du monde, LA COUPE DU MONDE !! en jogging… le maillot rentré dans le pantalon. Sans déconner. Non seulement il se fait avoir comme un vulgaire poussin en demi, mais il fait le plus improbable photobombing de l’histoire de la remise de la Coupe du monde. D’ailleurs, parlons-en un peu de son look. Ca fait 30 ans, quand il n’est pas en short, il est en polo avec un pull noué par les manches sur les épaules. Et quand il est entraîneur d’un des clubs les plus riches, il porte des lunettes de vue Oakley, même en costard. Des lunettes de vue Oakley. Mais sérieusement comment on peut avoir un tel écart entre la fonction et l’image. Même Julia Roberts en pute dans Pretty Woman est plus crédible que lui. Et le français, la syntaxe, la grammaire, tout ça ? vous croyez qu’il se serait payé une demi-heure de média training pour répondre aux 5 putains de mêmes questions qu’on lui pose tout le temps. Non, tout ça c’est « du pain à moudre » comme il dit.

Mettons quand même à son crédit personnel le titre à l’Euro 2000 où l’Equipe de France prend quand même 7 buts en 6 matchs. Eh oui. Même sur l’Euro 2000, il plane un léger voile jauni à l’urine. C’est quand même dommage, il n’y a jamais rien de clean.

Mais tout le monde reconnaît à Laurent Blanc une grande sagesse et il embrasse donc rapidement une carrière d’entraîneur, un grand entraîneur même. On se dit « voilà, le président saute le pas, il va forcément réussir ». Et oui ! Première saison d’entraîneur, il finit 2e. 2e saison d’entraîneur, il est champion 2009, un beau champion qui met fin au règne de Lyon. Et la saison suivante débute de manière incroyable, Bordeaux est irrésistible en France et en Europe, personne ne peut stopper Laurent Blanc. Bordeaux est qualifiée en quart de la Ligue des Champions et est encore 1er de la Ligue 1 le 20 mars 2010. Mais tout s’effondre. Bordeaux termine la saison à la 6e place… Les joueurs sont lessivés et certains cuits pour le reste de leur carrière : Chamakh, Ciani, Trémoulinas et bien sur Gourcuff. Mais le pire affront fait au football, c’est que Laurent Blanc donne à Lyon sa seule demi-finale de Ligue des champions après 32 quarts de finale de suite. Viré.

Après, Blanc prend l’équipe de France, on se dit « Ah voilà, on va redonner un peu de beauté et de gloire à cette équipe avec le premier champion du monde aux commandes ». Mais NON !! Le mec se retrouve avec l’équipe de France post-Knysna et une brochette de petits cons de la génération 1987. Il en exclut certains, en réintègre d’autres et instaure une équipe type malgré tout. Il se qualifie quand même pour les quarts de l’euro 2012 mais pas de bol, tombe contre l’Espagne, tenant du titre, champion du monde et futur vainqueur. Viré.

Etape suivante, le PSG. On se dit « Super, un entraîneur français à la tête de la meilleure équipe de France ». Mais les médias lui tombent dessus dès le début parce qu’il est soit disant le 312e choix de Nasser. Le palmarès parle pour lui, 3 saisons au PSG, c’est 3 titres de champion, 3 coupes de la ligue et 2 coupes de France donc 2 triplés nationaux (sans compter les 3 trophées des champions). Attendez… 3 titres de champions, 5 coupes, 2 triplés… 3-5-2… Illuminatisme. Non, il faut reconnaître une belle gestion d’un effectif difficile et d’une grosse pression au quotidien. Mais NON, cela ne suffit pas encore. Viré. La raison cette fois : pas assez loin en Ligue des Champions, même si les circonstances (deux éliminations malgré des égalités après 2 matchs) ne prouvent pas forcément une limite de compétence. 3-5-2. Et alors que tout le monde pourrait trouver son licenciement abusif, injuste avec toutes ces victoires, il trouve encore le moyen de se mettre des gens à dos, pourquoi ? Il empoche la coquette somme de 22 millions. 22 millions. Beau gosse, même son propre licenciement, il le rate.

Laurent Blanc, l’un des plus beaux palmarès en tant que joueur et entraîneur, ne peut pas s’empêcher de gâcher la fête. Même son surnom de Président est soumis à des interprétations plus que douteuses que je vous laisserai découvrir par vous-même. Laurent Blanc, 16 buts en Equipe de France, dont son dernier « celui qui sauve la maison » pour Thierry Roland, « celui par lequel la lumière est venue » pour Thierry Gilardi, celui qui bat le Paraguay à 7 minutes de la fin des prolongations, dans un match sans Zidane suspendu, celui qui abat l’épouvantail José Luis Chilavert, celui qui lance le tournoi final des bleus, ce but extraordinaire avec Pirès, puis Trézéguet, Laurent Blanc en avant-centre, ce but, putain, mais ce but, il le marque du tibia. Même ça, c’est foiré.

Je conclurai néanmoins sur son principal record. En cette année 2017, Laurent Blanc est toujours le meilleur buteur de l’histoire du Montpellier-Héraut Football Club.

Rien que pour cela, Laurent Blanc mérite pleinement ce hot moké d’or 2016.

Francis Van Nobel 2016 de la Recherche



Que serait le monde sans la recherche ? Si la mauvaise foi était de mise, il serait aisé de citer tous ces fils de pute de laboratoires géants qui nous conduisent à n’en pas douter vers une fin proche et douloureuse. Saluons néanmoins les efforts fournis par les dirigeants du monde entier pour faire en sorte que cette agonie soit courte et rentable. 

Que serait le monde sans les chercheurs ? Si la mauvaise foi était de mise, il serait aisé de citer tous ces fils de pute en blouse blanche qui vendent leur gros cul aux plus offrants pour fabriquer toujours plus de cachets, toujours plus de drogues de merde qui remplissent le gros trou abyssal de notre mal-être bourgeois. 

Ne soyons pas négatif pour autant. La remise d’un prix est toujours un moment de joie et de partage. Et quoi de plus universel que la recherche. Ce domaine si important et si ingrat réservé à ceux qui ne trouvent pas. Mais qui font des efforts, de gros efforts, pour repousser les limites, y compris celle de la connerie. 

Et bien c’est exactement la nature du Francis Van Nobel qui nous réunit ce soir, le Francis Van Nobel de la recherche. Et quel festival !! J’en suis pris de vertige, n’étant pas habitué à contempler le vide d’aussi haut. Que ces grands représentants de la sphère médiatique sportive doivent se sentir seuls à ces hauteurs. Est-il possible d’imaginer ce que ces illustres esprits doivent commettre comme bassesses pour se rendre accessible à un si grand nombre d’abrutis de fans de football enjogginés devant leur écran plat, plat comme leur encéphalogramme. Que ne doivent-ils combattre tous les jours de détracteurs inaudibles, d’autoproclamés petits malins, d’hommes de bas front, d’hommes des bas fonds. Et eux pourtant, qui chaque jour produisent de si belles phrases, de si grandes analyses, de si belles réflexions, ne risquent finalement qu’une chose au temps présent : celle de n’être point compris, celle d’être en avance. Et comme le rappelait René Char : "Il existe une sorte d'homme toujours en avance sur ses excréments". C’est simple, quand bien même me prendrait l’idée saugrenue, voire complétement folle, de me risquer à taper quelques lignes avec mes petits doigts tremblants, il faudrait sur-le-champ que je me les amputasse. Mais qui voici ce soir ? 

Oh je suis gâté. Terriblement gâté. Je dois introduire en quelques secondes tant de ces personnes qu’on ose à peine toucher. Allez, ce faisant, j’ose, un peu, délicatement, comme une première fois, avec des graviers, pieds et poings liés, libres de recevoir le fruit de mon plaisir à les retrouver, si souvent, depuis si longtemps, sans jamais me lasser. Les retrouver ici ce soir, les complimenter de leur parcours, les caresser comme une jeune fille à qui l’on reprocherait de porter une jupe trop courte. Non, mes mots ne franchiront pas cet espace chaud et humide qu’est ma bouche à leur évocation. Malin comme un singe, je n’hurlerai donc pas avec ceux qui les conspuent, à ceux qui ne reconnaissent pas que c’est par la recherche que l’humanité avance, même parfois à reculons, et je préfère rendre hommage à ces héros modernes que l’on retrouve partout, tous les jours et qui nous soulagent à chaque fois, comme des toilettes publics.



Dans la catégorie du Francis Van Nobel de la recherche, les cerveaux en avance sur leur temps sont :
Denis Balbir car “Une victoire 6 à 0 n’a rien de banal quand on cherche le moteur à réaction dans tous les coins du garage. Mais est-ce l’arbre qui cache la forêt ?”
David Michel de L’Equipe, qui n’a pas hésité à poser la question qui dérange à Blaise Matuidi : “Si demain vous gagnez une somme astronomique au Loto, quelle est la première chose que vous faites ?”
Bruno Roger-Petit qui dérange la sphère politique : « Bien que frappé par quatre mises en examen, le député-maire de Levallois, Patrick Balkany, a reçu l’investiture Les Républicains en vue des législatives de juin 2017. S’il était Karim Benzema, aurait-il été sélectionné pour l’Euro ? »
Footmercato.net qui n’a pas peur de bousculer les idées reçues : « Flamini meilleur qu’Iniesta et Xavi ? »
Pascal Praud qui accule Fabrice Arfi lors d’un 13 heures foot consacré au football leaks : “L’évasion fiscale, c’est un sport national et international, manifestement. Est-ce que les gens qui ont pratiqué cette évasion fiscale ont le sentiment d’avoir fait dans les règles ?”
Et enfin, dans la même émission, David Aiello de Yahoo Sports, qui vient prêter main forte à Pascal Praud, afin de piéger ce rabat-joie de Fabrice Arfi : « 18 millions de documents pour Football Leaks, à 60 journalistes, j’ai fait un rapide calcul ça fait 300 000 documents par journaliste  ça fait pas un peu beaucoup ? »